Une exposition d'Hélène DEGHILAGE

 

CECI N’EST PAS UNE PHOTO #7

Exposition du vendredi 7 février au 04 avril 2025

Vernissage le vendredi 7 février en présence de l’artiste

Du lundi au vendredi de 13h à 18h ou sur rdv au 0671080816

Galerie NegPos FotoLoft 1, cours Nemausus 30000 Nîmes

https://negpos.frcontact@negpos.fr

Voici la septième édition de Ceci n’est pas une photo ! Programme qui permet d’ouvrir nos murs à des œuvres qui si elles entretiennent un lien direct avec la photographie n’en sont pas… Cette fois, il s’agit du travail d’une peintre, Hélène DEGHILAGE.

 

Puisant dans l’abondant répertoire photographique disponible en flux sur le net, des images qui l’une après l’autre chasse les suivantes, DEGHILAGE souhaite, selon ses propres mots, rendre une matérialité et leur présence physique à ces corps tout entier tendus vers l’exil.

 

L’exposition OFF SHORE est empreinte d’une démarche humaniste évidente. 


Comme nous l’avons déjà fait pour l’exposition des photographes Ukrainiens avec Body as propaganda en 2022 et Cartooning for peace avec Amnesty international, à propos de la guerre en Ukraine, nous nous devions d’aborder un jour ou l’autre la question de l’exil de milliers de personnes qui chaque année tentent de se construire un autre avenir. Fuyant la guerre, la famine, la misère économique ou la répression, ils ne quittent à aucun moment leur domicile avec la gaieté de cœur qui nous pousse nous ici, occidentaux, à partir en vacances à l’étranger. Il s’agit pour ces êtres humains, nos frères, nos soeurs et nos enfants, d’un sacrifice, parfois mortel.


C’est tout le propos de ce travail, montrer ces personnes, leur redonner corps et âme afin que de simples « migrants » anonymisés, ils deviennent incarnation physique de cette douleur qu’est l’exil clandestin et le passage d’une frontière.

Patrice LOUBON

Directeur artistique de NegPos Centre d’art et de photographie de Nîmes

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Hélène DEGHILAGE par elle-même.

Peintre depuis 30 ans, ma pratique s’est orientée il y a une dizaine d’années vers une thématique politique, liée à l’actualité et à la question migratoire.

Mes toiles s’inspirent de photographies glanées sur internet, que je recompose ensuite en les associant à des fragments de textes issus de la littérature économique, de penseurs du libéralisme ou du néo-libéralisme (Smith, Malthus, Hayek, Friedman), ou à l’inverse de penseurs critiques du capitalisme, de Marx à Polanyi en passant par Lordon.

Nourrie par l’étude d’œuvres classiques baroques et romantiques, je cherche dans le flux d’images celles qui se trouvent en résonance avec cette esthétique du tragique, afin de renouveler la peinture d’histoire contemporaine. Je tente, à partir de ces photographies invisibilisées par le flux, de leur rendre leur pleine matérialité.

Ces images sont pour moi au-delà du drame : elles sont un signifiant des raisons pour lesquelles ces hommes et ces femmes quittent leurs terres. Elles évoquent aussi bien la guerre que les inégalités économiques, elles révèlent cette compassion narcissique qui nous fait appréhender, selon des échelles différentes, les cultures en fonction de nos affinités intellectuelles…

Représentées hors contexte, sans mise en espace, figées entre deux mondes, piégées, elles sont aussi empreintes de l’espoir de ces hommes, de l‘énergie et du mouvement générés par leur foi en des jours meilleurs. Elles évoquent en creux les frontières insoutenables entre Orient et Occident et témoignent des dévastations engendrées par nos systèmes économiques.

Association Trans Fair
Soucieuse de m’impliquer socialement et ce en complément de ma recherche picturale personnelle je développe, depuis quelques années des projets de peintures collectives inspirés par l’éducation populaire vers des publics dit sensibles ou en situation de précarité.
A cet effet et pour soutenir cette, démarche, j’ai créé en 2015 l’association Trans Fair qui me permet d’intervenir au travers de résidences, plus particulièrement, depuis quelques années, en milieu pénitentiaire ou au sein d’établissements gérés par la Protection Judiciaire de la Jeunesse.
La démarche que je développe vise à emmener les publics avec lesquels je suis amenée à intervenir, dans la conception et la réalisation d’œuvres de grands formats ayant une portée d’expression engagée. Je cherche à élaborer un processus de production facilitant l’expression picturale à l’intérieur d’un cadre précis. Mon intention est de trouver des stratégies pour faciliter la représentation de leur désir d’expression. Je n’interviens qu’en filigrane, en assistant leur recherche par la suggestion de techniques, la fabrication des couleurs, l’aide à la réalisation, la finalisation du travail.
Finalement, la présentation de ces œuvres collectives, lors de la restitution de résidence ou comme peinture murales dans l’espace du lieu de vie de ces jeunes, leur donne une dimension engagée et citoyenne.
D’autre part afin de manifester notre soutien et la solidarité avec les personnes étrangères vivant sur notre territoire, nous cherchons à développer des projets d’œuvres collectives permettant aux jeunes migrants de témoigner de leurs expériences et de leur volonté de s’intégrer sur le territoire français ; d’évoquer leurs difficultés et leurs motivations, de leur permettre de s’exprimer et de rendre compte des périls de leurs voyages. Nous avons pour objectif à long terme de mettre en œuvre des partenariats et des échanges culturels au Sénégal et en Gambie et avons réalisé dans ce cadre une première réalisation avec les jeunes mineurs incarcérés à la prison de Saint Louis du Sénégal .

 

Remerciement aux photographes Umit Bektas, Bulent Kilik , Emilio Morenatti, Santis Pallacios, Antonio Semper dont le travail a inspiré les peintures reproduites ici.