Ceci n'est pas une photo #3

Du 06 février 2021 au 15 mars 2021

« Ceci n’est pas une photo », pour sa troisième édition réunit à partir du 6 février, deux des meilleurs artistes du territoire : Florence MIROL et Jérôme BAUDUIN. Deux œuvres qui naissent à partir de la photographie (mais pas que !) et qui s’épanouissent aux confluences de pratiques plastiques très différentes : sérigraphie, impression , réimpression, peinture. Car telle est la sente de ce programme, faire se côtoyer des cousinages, des interpénétrations, des ricochets et des reflets plus au moins probables. Envisager ce qui rapproche et ce qui éloigne, passer à travers le miroir, douter de ce que l’on voit et abandonner nos certitudes.

Florence MIROL

4 EMBARCATION N5

EMBARCATION N5, œuvre de Florence MIROL

BIO : 

Florence MIROL est née à Drancy en 1973.

Aujourd’hui elle travaille et vit dans la ville de Nîmes.

En 1992 elle rentre à La Femis comme intervenante extérieure et constitue des décors ainsi que des mises en scène pour les courts et longs métrages de l’école de cinéma de Paris.

Lors d’une rencontre avec la photographe Marianne Rosenstiehl elle devient assistante plateau et voyage en Europe et à l’étranger pendant plus d’une année.

Elle entre à l’Académie des Beaux Arts de Nîmes et obtient son DNSEP en 2000.

Spécialiste du mouvement DADA ainsi que du peintre Gerhard Richter elle multiplie les conférences dans les domaines de l’art et de l’image.

Ses diverses expériences lui apportent un sens aigu de l’art et du cinéma, elle développe une polyvalence et une aisance naturelle dans ces domaines.

www.florencemirol.com

L'image cinématographique

Mes travaux sont des projections.
Je réutilise mes propres images, les reconstruis, les superpose, les brise, les renouvelle.
J’utilise la photographie comme une matière.
Il s’agit d’une vision transposée, chaotique et rassemblée.

Ce qui m’intéresse quand je manipule des images, ce sont leur apparition, sans aucune retouche numérique, c’est comment je vais les transformer et les faire évoluer, c’est l’éruption de leur détérioration ou de leur émergence, la disparition de la réalité à travers la fiction.

Je cherche un nouvel espace poétique métamorphosé par la transformation de l’image.

En revenant sur mes images il y a une sorte d’écoulement du temps, une nouvelle vision, un recyclage de la photographie morte vers une photographie en mouvement ou l’imagination est réactivée à travers ces images recréés.

Ce n’est jamais la première image que je donne à voir.

Florence Mirol

ROTATION ATOMIQUE II, œuvre de Florence MIROL

Jérôme BAUDUIN

Dub-propaganda

Dub progaganda, œuvre de Jérôme BAUDUIN

BIO : 

Jérôme BAUDUIN, alias DUB, est un artiste français né à Paris en 1970.
Il vit et travaille actuellement à Nîmes.
Il est diplômé de l’Ecole des Beaux-arts de Nîmes.
En 2004 participation au 49 ému Salon de Montrouge (salon européen des jeunes créateurs ).

En 2005 exposition collective « Traces d’enfance « à la galerie RX , Paris 8éme.
2008 marque le début de la collaboration avec la Bear galerie aujourd’hui située à Uzès.

Il expose de 2013 à 2014 à l’Absolute art gallery à Bruges et Knokke , en Belgique.
de 2015 à 2017 expose à la galerie Artmundi , Paris 3 ème .

Présent dans de nombreuses collections à travers le monde .

En 2012, Critères éditions lui consacre un ouvrage, qui retrace ses débuts, l’évolution de son travail et de sa pensée. 

Son travail est présenté actuellement à la Bear galerie , 12 rue Paul Foussat à Uzès, ainsi qu’à la galerie Alain Daudet , 10 rue de la Trinité à Toulouse .

nocturnes

« Chaque homme dans sa nuit s’en va vers sa lumière » Victor Hugo

S’inscrivant dans une longue filiation de peintres de paysages nocturnes, Jérôme BAUDUIN fait de la nuit le sujet principal de ses tableaux récents et l’élément actif de sa peinture. L’enjeu de cette série de toiles est donc tout à la fois de montrer la fascinante beauté de la nuit urbaine et de mettre en exergue ses propriétés physiques ; sa capacité à transfigurer les couleurs et à sublimer la lumière.

Fasciné par l’énergie particulière de la vie nocturne des grandes cités, il traduit au moyen de la peinture les formidables potentialités offertes par la nuit. Par opposition aux rythmes contraints des jours, le temps nocturne des grandes villes est pour l’individu un des derniers remparts de sa liberté d’action et d’expression. La nuit ouvre le champ des possibles : elle offre aux hommes et aux femmes un temps vacant qui souvent semble s’étirer, un espace libre à arpenter selon de nouvelles circulations – au gré des désirs, de l’impulsion, de la fantaisie – permettant ainsi les rencontres les plus improbables, les expériences les plus inattendues ou la découverte de lieux jusqu’alors inexplorés.

Manifestes pour une vie noctambule, guidée par le hasard et les passions, ces toiles sont aussi pour Jérôme BAUDUIN une manière d’interroger la peinture et de jouer avec cette réalité paradoxale et passionnante : la nuit est finalement plus colorée que le jour. 

L’artiste révèle en effet dans cette série, au moyen d’une multitude de touches colorées, les propriétés singulières de la nuit, qui  possède tout à la fois le pouvoir de concentrer la lumière, d’exalter les couleurs primaires, de faire vibrer chaque teinte saillant de l’obscurité mais aussi d’homogénéiser et de créer des continuités rythmiques dans l’espace de la toile. 

Son sujet lui permet aussi de traduire l’idée du mouvement par le biais des vibrations de la lumière : les lueurs des phares forment derrière les voitures comme des traînées astrales, les réverbères créent dans le ciel des halos mystérieux, les vitrines deviennent des parallélépipèdes iridescents. 

S’appuyant sur des photographies qu’il retravaille avec un logiciel de retouche d’images jusqu’à l’obtention d’un rendu qui servira de base à sa composition, Jérôme BAUDUIN opère un pont entre la tradition picturale et les outils de la modernité. Il utilise les techniques contemporaines au stade du travail préparatoire et revient aux techniques picturales traditionnelles de l’huile et aux vernis des maîtres anciens au moment de l’exécution de la toile. Cette synthèse est pour lui une manière de s’inscrire pleinement dans son époque et de rendre hommage aux artistes qui l’ont précédé, qui, tout comme lui, ont été porteurs d’une interrogation sur les forces qui animent le monde, le font évoluer et induisent notre manière de l’habiter.  

Martine Guillerm