Les villes invisibles
En remplacement des « Rencontres Images et Ville », qui depuis 15 ans s’interrogent sur la ville de Nîmes et sa périphérie, convoquent les problématiques urbaines sous le prisme de la photographie et de l’image, NegPos lance en juin 2021 un nouvel événement.
Baptisé Les Villes Invisibles, en hommage à Italo Calvino, comme une tentative de suite à ce récit fondateur et émancipateur, sa programmation se construit autour de trois pôles : expositions, cinéma et recherche.
Les Villes Invisibles s’attachent à incarner la relation qui lie les images à la ville et à l’architecture ; trois territoires entendus au sens large.
Il s’agit d’un événement pour tous publics qui s’inscrit sur un plan local au plus près de la population de Nîmes, de ses quartiers et de son agglomération, et qui a aussi pour ambition d’être visible sur un plan régional, national et international.
Des expositions de photographies, des diffusions de films, des installations d’art public, des conférences et un colloque, des ateliers pédagogiques et des visites guidées, des ateliers de création photographique ainsi que d’un salon du livre sur l’architecture constitueront à l’avenir le programme de cet événement.
Dirigé par un comité artistique composé de professionnels du patrimoine et de l’architecture, de l’image fixe, de l’art contemporain, des cultures urbaines et du cinéma, qui établit la programmation et l’agenda de l’événement, les critères de sélection des expositions, films et autres éléments de la programmation, Les Villes Invisibles mettent la qualité et l’excellence des propositions en avant, comme les publics sont en droit de l’attendre.
Cet évènement s’inscrit par ailleurs dans le cadre du « Mois de l’architecture » organisé par la Direction Régionale des Affaires Culturelles de la Région Occitanie mais annulé cette année.
L’événement est porté par l’association NegPos (Nîmes), Centre d’art photographique, qui fédère et coordonne les structures opératrices, ainsi que les budgets et les demandes de subventions nécessaires au lancement et au développement du projet.
Les murs autrefois construits autour de la ville la parcourent maintenant en tout sens, sous forme de dispositifs plus ou moins visibles dirigés non plus contre des envahisseurs éventuels, mais contre des citadins indésirables
Zygmunt Bauman
C’est une frontière symbolique qui court au sein de l’agglomération. On ne la désigne pas mais on m’en parle comme rempart. On la connaît mais on ne s’en rappelle pas.
Les grandes pierres ont dans la ville des caractères archaïques. Ces objets difformes rapportés de grands chantiers ont été couchés, dressés, stabilisés. Leurs formes sont puisées dans le registre « naturel ». Avec leur air de rien, ces installations que je nomme vigies, se refusent à l’élitisme et s’adressent à chacun.
Les vigies convoquent un imaginaire de sentiments contradictoires, d’appartenance et d’exclusion, de mise en sécurité et de mise en danger, de sérénité et d’inconfort. Je souligne la silhouette et le volume sculptural qui font la singularité de chacune et m’intéresse à l’aire qu’elles circonscrivent.
Je les trouve nettement rassemblées dans les quartiers périphériques de ma ville, telles les bornes délimitant l’empire. Je me demande si les vigies ne tracent pas une défense imaginaire contre les rêves barbares ou bien, monolithes, font-elles resurgir la préhistoire ?
Urbaines, les Vigies ouvrent le passage entre deux espaces, l’un parcouru au quotidien, l’autre obscur et tumultueux.
BIO
Photographe depuis 1989, il vit et travaille à Toulouse.
Après des études de photographie et de cinéma (CÉRIS-CREAR), il commence la photographie via le design industriel, l’architecture et la communication. Il engage parallèlement une création personnelle.
Il photographie essentiellement autour de son lieu de résidence dans une approche herméneutique en résonance avec ses préoccupations sociales.
La Ville Monument
Ma quête photographique consiste la plupart du temps à mettre en avant l’être humain, la ville et son architecture. Ces éléments sont devenus incontournables dans mes prises de vue et me permettent de privilégier la simplicité dans la construction d’une photo afin d’en faire ressortir ce qui me semble essentiel.
Tout au long de mes vagabondages urbains j’observe ce que la ville donne au regard de ceux qui l’habitent, de ceux qui la vivent et je cherche l’harmonie qui fera surgir l’émotion au coin d’une rue, sur une place… En effet, la rue ressemble à un théâtre permanent dont le metteur en scène serait le hasard, l’Homo urbanus se transformant en acteur évoluant de manière totalement imprévisible au milieu des décors naturels.
En général, je m’efforce de n’inclure que très peu de personnages pour donner plus de force à cette présence humaine car même si l’homme n’occupe qu’une place minimale dans la photo il y joue un rôle essentiel consistant à montrer l’être humain, écrasé par l’environnement urbain démesuré qu’il a construit au fil du temps et dans lequel il vit et se déplace au quotidien.
Ce travail photographique s’apparente à une forme de littérature visuelle qui sert à illustrer l’homme dans la ville, sa présence, son empreinte, son environnement. De plus, chaque photo représente un instant de vie perçu à un moment unique et disparu à jamais, permettant ainsi à chacun d’y voir ce qu’il veut en fonction de son imaginaire.
BIO
Fervent admirateur des photos réalisées par des photographes humanistes, je m’inspire souvent des plus connus d’entre eux que sont Doisneau et Cartier-Bresson (et d’autres aussi …) en regardant ce que la ville m’offre pour capter cet infime fragment de temps avant de le donner au regard des autres.
Passionné par la photo depuis très longtemps, la rue est devenue un de mes terrains de jeu favoris. Au fil du temps, ma démarche photographique a pris la forme d’un vagabondage urbain pendant lequel je joue avec la lumière, les ombres, le cadrage, les reflets, les formes, c’est à dire tout ce qui peut attirer mon regard
Essayant de mettre en harmonie tous ces éléments, je place l’humain au cœur de la cité en l’incluant dans l’environnement urbain qu’il a bâti : la ville, afin de capter un moment unique et de composer une photo qui raconte à chacun l’histoire qu’il a envie d’entendre.
LES OUBLIÉS DU CONFINEMENT
Il suffit parfois de peu de chose pour ébranler une montagne d’espoir, pour détruire de grands rêves, pour anéantir le peu de foi qui nous restait après avoir touché le fond de la misère. Il suffit parfois de peu de choses pour nous faire remettre en cause notre propre humanité.
Dans une France déjà profondément inégalitaire où les mots liberté, égalité et fraternité, au-delà de leur beauté sonore, ne sont plus que des vestiges d’une humanité déconstruite, la Covid-19 est venue mettre en lumière l’hypocrisie et la mauvaise foi de ceux qui peuvent aider mais ne le font pas toujours comme il le faut, quand il le faut et pour qui il le faut.
Oui, ils sont là. Là, dans les rues. Presque partout. Visibles ou invisibles, mais pas du tout cachés. Ils sont là parce qu’ils n’ont pas de toit. Alors, ils vivent où ils peuvent, comme dans un monde parallèle, un « autre monde » avec d’autres codes : l’univers des « sans domicile fixe ». Surpris par la Covid-19 et les mesures de confinement prises par les autorités françaises, les SDF non confinés ont vu leur vie bouleversée, se retrouvant, depuis l’apparition de la pandémie, dans une situation des plus inconfortables qu’ils ne pouvaient pas prévoir.
Les autorités disent qu’il faut rester confiné chez soi. Mais comment faire lorsque le »chez soi » n’existe pas ? Comment faire quand l’on vit dans la rue ?
Les rues se sont vidées. Plus de passants. Faire la manche relève de l’impossible. Oubliés, ils pensent l’avoir été dans cette crise sanitaire. Livrés à eux-mêmes dans les rues désertées de la ville, ils animent certains espaces insoupçonnés aménagés en abris temporaires, en attendant… D’ici là, ils sont là. Luttant contre les intempéries et contre la police qui cherche à les déloger.
Mais où peuvent-ils bien aller en ces temps de couvre-feu où le calme des rues rend plus visible et plus parlante leur présence silencieuse, eux ces misérables de la modernité, souffre-douleurs collatéraux d’une guerre scientifico-socio-économico-culturelle dont rien ne présage de la fin ?
Moi, le photographe, je les ai vus, approchés, écoutés, entendus. Et j’ai pensé que leurs histoires méritaient d’être partagées…
John KALAPO
BIO
Né en 1983 à Bamako au Mali, comptable de formation.
En 2010 il s’inscrit au Centre de Formation en photographie (CFP) de Bamako où il suit une formation en photographie conceptuelle-créative et d’art. et après plusieurs années d’activité suite à une bourse de la Foundation-Tierney Awards en 2015 il poursuit une formation en photographie documentaire dans l’une des prestigieuses écoles d’art photographique de Market Photo Workshop à Johannesburg.
John Kalapo a effectué des voyages de reportage photo pourplusieurs ONG tel que : Swiss-Contact, One Word, Spana UK, Water-Aid, CTA-agricole, Union Européenne, PAECIS, Caritas-Suisse, Et des sociétés. Tel que : Safran-France, la société Jumbo-Mali, Sama Transport Mali/Cote d’ivoire, Eagles EYE, ainsi que les agences de presse comme : AFP, EPA, GETTY.
Il a aussi participé à des ateliers photos et des expositions collectives au Mali, Afrique, et en France.
John Kalapo a travaillé sur le projet des archives de la photographie malienne, pour conservation, numérisation et l’archivage de l’héritage de célèbres photographes africains. (Tel que : Malick SIDIBÉ, Abderrahmane SAKALY, Tijane SITOU, Adama KOUYATE, Mamadou CISSE et Félix DIALLO). http://amp.matrix.msu.edu https://www.facebook.com/ArchiveOfMalianPhotography
Geek et Président : Pour l’association Donkosira qui a pour but de collecter et diffuser les savoirs locaux et les cultures régionales en Afrique de l’ouest par les nouvelles technologies de l‘information. Promouvoir et à mettre en lumière le patrimoine culturel régional en Afrique de l’ouest.
REGARDS SUR LA VILLE MARCHÉ GARE, MUTATIONS
photographies de Chantal AURIOL, Marcelle BOYER, Laurence CHARRIÉ, Renaud LATTIER, Erick SOYER, Patrick THONNARD
Regards sur la Ville est un collectif libre de photographes au sein de l’association Negpos.
Ils explorent autour d’un thème annuel Nîmes et sa périphérie, dans une démarche artistique et documentaire. Leurs thématiques sont liés à la transformation de la cité.
Chaque année une exposition et l’édition d’un catalogue jalonnent leurs recherches.
2020 et ses contraintes a été pour eux l’occasion de se tourner vers une diffusion plus numérique avec leurs travaux sur les Villes Invisibles réunis au sein d’un vidéo sur You Tube https://www.youtube.com/watch?v=TEt3gp4gQ9k
Cette présente année leurs objectifs se sont tournés vers le marché gare de Nîmes et plus particulièrement les anciens abattoirs.
Ils suivent depuis plusieurs mois la démolition des bâtiments en témoignant de ce qu’ils contenaient et en documentant cette première phase de transformation.
MAS DE MINGUE, LE GRAND CHAMBARDEMENT
par les enfants de l’Ecole Municipale et du Collège du Mas de Mingue sous la direction de Laurence CHARRIÉ, photographe de NegPos
C’est dans le cadre de l’événement « LES VILLES INVISIBLES », que le centre d’art photographique NEGPOS a imaginé cette exposition. Un quartier, le Mas de Mingue, situé à l’ouest de la ville, quelque peu abandonné, parfois stigmatisé, voilà qu’il se fait remarquer ! Le grand chambardement dont il fait l’objet aujourd’hui nous impose un nouveau regard. Que l’exposition ait lieu en centre-ville, dans le cadre prestigieux de Carré d’Art, est un événement des plus heureux ! Les visiteurs, nous l’espérons, ne bouderont plus le chemin jusqu’au Mas de Mingue.
Depuis trois ans, les jeunes reporters des ateliers photos, tant ceux du primaire que du collège ont travaillé la question de la mémoire. Ils ont abandonné le téléphone portable, s’essayant à des pratiques photographiques inconnues d’eux, engrangé des centaines de photos. Exposition, diaporama, plate-forme numérique, autant de médias qui les propulsent à Carré d’Art ! Qu’ils en soient remerciés et félicités.
Bonne visite !
Laurence Charrié
Animatrice des ateliers photo/mémoire
Photographe, membre du Conseil d’administration de NEGPOS
ARCHI PITCHOUN
Ateliers supervisés par Olivier LAROCHETTE et Stéphanie SIMÉON
Exposition collective produite grâce au dispositif de sensibilisation à l’architecture proposé aux élèves Nîmois par la Ville de Nîmes. Archi Pitchoun est le fruit d’un partenariat entre la Maison de l’Architecture Occitanie et Méditerranée (MAOM), le service Valorisation et Diffusion des Patrimoines de la Ville de Nîmes et la Maison de Projets Pissevin-Valdegour.
Dispositif de sensibilisation à l’architecture proposé aux élèves Nîmois par la Ville de Nîmes, ce projet « Archi Pitchoun » est le fruit d’un partenariat entre la Maison de l’Architecture Occitanie et Méditerranée (MAOM), le service Valorisation et Diffusion des Patrimoines de la Ville de Nîmes et la Maison de Projets Pissevin-Valdegour. L’objectif est d’amener les élèves à s’interroger sur la conception architecturale d’un bâtiment, qui est déterminée par des besoins fonctionnels mais aussi par l’Histoire et l’histoire de l’art, en partant de leur univers quotidien : l’école.
Ecoles modernes, écoles « IIIe République »
Associant en binôme une classe d’une école type « Jules Ferry » du centre-ville et d’une école plus contemporaine des quartiers prioritaires, une architecte, mise à disposition par la MAOM, intervient lors d’ateliers. Les élèves participants abordent l’évolution historique de l’architecture scolaire en comparant des sites différents, situés dans des quartiers différents, construits à des époques différentes, avec des matériaux différents…mais élaborés dans le même but : favoriser l’éducation et l’apprentissage des enfants dans de bonnes conditions et valoriser, à travers l’architecture, les valeurs de l’Ecole de la République. L’occasion de découvrir les différences de style mais aussi de confort entre écoles modernes des nouveaux quartiers et écoles à l’ancienne du centre-ville.
Exposition à la Chapelle des Jésuites
Trois cessions ont été organisées cette année associant : une classe de l’école primaire du Mont Duplan à une classe de l’école primaire Lakanal (quartier de Pissevin) , l’école primaire Talabot à l’école primaire Paul Marcelin (quartier de Valdegour), l’école primaire Berlioz et le Pôle Educatif Jean d’Ormesson (quartier du Mas de Teste).
Visite de la Maison Carrée et de Carré d’Art, ateliers participatifs sur l’architecture à travers le monde et à travers les âges, travail sur les formes et les matériaux, première approche de la trame et de la densité urbaine, réflexion sur les usages de l’école idéale en accord avec son environnement et la nature, conception de maquettes et photomontages ont été au programme. L’ensemble de ce travail sera exposé du 08 au 21 juin 2021 à la Chapelle des Jésuites en centre-ville.
AGENDA
LES VILLES INVISIBLES
Pascal FAYETON – Les Vigies.
du 05 juin au 24 octobre du lundi au vendredi de 13h à 18h ou sur rdv au 0671080816
Galerie NegPos FotoLoft 1, cours Nemausus 30000 Nîmes – contact@negpos.fr
Michel BOUISSEAU – La Ville Monument.
du 05 juin au 24 octobre du lundi au vendredi de 13h à 18h ou sur rdv au 0671080816
Galerie NegPos FotoLoft 1, cours Nemausus 30000 Nîmes – contact@negpos.fr
John KALAPO – Les oubliés du confinement.
du 1er juin au 2 juillet du lundi au vendredi de 8h à 18h
À l’IFME – Institut de Formation aux Métiers Éducatifs 2117, Chemin Bachas, Nîmes.
Tél : 04 66 68 99 60
GROUPE DE RECHERCHE REGARDS SUR LA VILLE – Marché Gare, Mutations.
Des photographies de Chantal AURIOL, Marcelle BOYER, Laurence CHARRIÉ, RENAUD LATTIER, Erick SOYER et Patrick THONNARD.
A partir du 3 juillet 2021 puis tout l’été, vernissage le samedi 03/07 à 12h30, sur place.
Après le vernissage les visites se feront sur rdv, Halle aux bestiaux, Marché gare de Nîmes, Route de Montpellier.
MAS DE MINGUE, LE GRAND CHAMBARDEMENT
Par les enfants de l’Ecole Municipale et du Collège du Mas de Mingue sous la direction de Laurence CHARRIÉ, photographe de NegPos.
Du 1er au 28 juin, Mur d’études de la Médiathèque Carré d’Art, Place de la Maison Carrée, 30000 Nîmes, du mardi au samedi de 10h à 18h.
ARTCHIPITCHOUN
Exposition collective produite grâce au dispositif de sensibilisation à l’architecture proposé aux élèves Nîmois par la Ville de Nîmes. Archi Pitchoun est le fruit d’un partenariat entre la Maison de l’Architecture Occitanie et Méditerranée (MAOM), le service Valorisation et Diffusion des Patrimoines de la Ville de Nîmes et la Maison de Projets Pissevin-Valdegour.
du 8 juin au 20 juin 2021 à La Chapelle des Jésuites, Grand rue, 30000 Nîmes
puis du 23 juin au 30 septembre, du lundi au vendredi de 15h à 19h, au MakerSpace NegPos 34, promenade Newton 30900 Nîmes – https://makerspace.negpos.fr – contact@negpos.fr