Photographe de Magnum, Patrick Zachmann se trouvait à Pékin en mai 1989 lorsque débuta ce qu’on appela par la suite « le Printemps de Pékin ». Sur ​​une période de plusieurs semaines, des centaines de milliers de personnes se rassemblent sur la place Tian’anmen, la mal nommée « Place de la Paix céleste », ou y défilent en solidarité avec les étudiants et pour protester contre le régime. Le 4 Juin, l’armée écrase brutalement la manifestation, tuant des centaines de ces jeunes pacifistes. Au fil de ses photographies, Zachmann remonte l’écheveau et évoque les circonstances qui ont conduit à ce jour fatidique. Se souvenant avec enthousiasme et émotion de ces moments historiques, il décrit comment la jeunesse explose en un véritable « Woodstock  chinois». Il décrit notamment comment les garçons et les filles passaient pour la première fois librement des nuits ensemble sur cette Place, blottis les uns contre les autres. Patrick Zachmann, insiste sur le fait qu’il ne faut pas oublier que ce mouvement, avant d’être réprimé avec la violence que l’on sait, a été un formidable élan de la jeunesse vers des libertés auxquelles elle n’avait pas droit et une rébellion contre cette dictature, tenue par de vieux dirigeants à qui ces jeunes héros ont fait « perdre la face » devant le monde entier.
Ce reportage exceptionnel a été publié dans le monde entier et certaines de ces images sont devenues iconiques.
Vingt ans après, en 2009,  le photographe réalise le web-documentaire « Génération Tian’anmen, Avoir 20 ans en Chine », produit par « Narrative », pour rappeler ces images et ces événements à notre mémoire collective qui sera diffusé notamment par les sites web du Monde, de Der Spiegel et de « Al Jazera ». De nombreux internautes parviendront à déjouer la censure de Pékin et à découvrir ce document.
A travers des interviews interactifs aux « mots-clefs », un Chinois éxilé à Paris, qui avait vingt ans à l’époque et une jeune femme âgée de vingt ans aujourd’hui, encore enfant à l’époque des faits, témoignent, souvent de façon contradictoire, sur ces événements mais aussi sur la réalité actuelle de leur pays. Le photographe-réalisateur creuse l’histoire et la mémoire. Il leur demande de partager leurs réflexions sur la famille, la démocratie, l’être chinois, confrontent les rêves de l’un en 1989 et à ceux de l’autre, en 2009.